Terre de passages // 2

Création d’un jardin partagé avec l’équipe du Grand Théâtre de Lorient – 2008/2009

« Pour faire de l’art, il faut un projet, comme pour le jardin », c’est l’avis de Roger, l’un des jardiniers du Jardin du Moustoir. Je crois que c’est aussi le mien, mais je ne savais pas jusqu’où nous pouvions avoir un projet commun…

Je suis arrivé avec plus d’ambitions artistiques qu’horticoles, pour cette première expérience avec ceux qui étaient alors des « inconnus ». Il fallait apprendre à nous connaître, que les choses arrivent au fur et à mesure, que le temps fasse son jardin. J’ai semé quelques pistes en attendant de voir lesquelles pouvaient germer. Il fallait tout d’abord créer le jardin en mettant les mains dans la terre, comme on crée un musée ou un théâtre avant d’y créer des œuvres. Cette année, ce fut lui l’œuvre partagée, ce jardin évolutif soumis aux temps, à l’éphémère de la matière et au durable de nos mémoires. Une œuvre d’art simple, d’art brut, d’art modeste ?

En faisant le bilan de ce projet avec l’équipe du Grand Théâtre, Roger nous a avoué que ce projet avait « changé son regard, pas seulement sur le jardin, mais aussi sur l’art et le monde ».