Gwenaëlle Rébillard

« Il ne s’agit pas pour moi de réa­li­ser quelque pro­jet conçu au préa­lable, mais d’être en situa­tion de faire sur­gir des formes, ten­ter de m’en sai­sir et d’en pro­po­ser des confi­gu­ra­tions renou­ve­lées, comme on éprou­ve­rait une hypo­thèse. Chaque forme pro­pose un éclai­rage nou­veau. Ce qui m’intéresse, c’est le pro­ces­sus même de ques­tion­ne­ment. L’idée que la ques­tion posée ouvre des mondes, des accès au monde ».

Gwe­naëlle Rébillard, a réso­lu­ment enga­gé sa pra­tique à la croi­sée des arts plas­tiques et de l’écriture, inter­ro­geant les fron­tières entre l’installation, l’exposition, l’écriture, l’édition et la lec­ture per­for­mée. Fon­dés sur l’articulation de pra­tiques mul­tiples, ses tra­vaux mettent en rela­tion ces dif­fé­rents for­mats et la démarche consiste le plus sou­vent à pen­ser chaque élé­ment comme le frag­ment d’un ensemble.

Cette affir­ma­tion d’une créa­tion hybride, ques­tionne autant la forme que le conte­nu, et n’a de cesse de se ré-inven­ter sous dif­fé­rentes com­bi­nai­sons.

Ses pro­jets se pré­sentent comme des matières en ques­tion­ne­ment où le rituel asso­cié à la durée engage une atten­tion por­tée aux détails, aux micro-évé­ne­ments, aux gestes infimes, et où la dis­po­ni­bi­li­té pour ce qui à lieu s’impose comme méthode essen­tielle. Il en résulte un tra­vail inti­miste oeu­vrant à tra­vers les figures récur­rentes que sont le corps, le lan­gage et le pay­sage.

A une pro­duc­tion poly­morphe (des­sin, édi­tion, ins­tal­la­tion, vidéo, écri­ture, lec­ture per­for­mée), s’ajoute des col­la­bo­ra­tions plu­ri­dis­ci­pli­naires avec des écri­vains, des plas­ti­ciens, des musi­ciens. Elles s’inscrivent dans la volon­té d’une recherche jamais close, où les formes mul­tiples sont garantes d’une véri­té plu­rielle.

L’ensemble de son tra­vail se défi­nit comme une vaste forme poé­tique où les réa­li­sa­tions, à la fois inter­dé­pen­dantes et auto­nomes, se nour­rissent sans hié­rar­chie dans une même pers­pec­tive : celle d’explorer l’écart et l’accord entre deux dimen­sions, l’une de l’intime l’autre du monde.

ICI, on retrouve l’en­semble des créa­tions de Gwe­naëlle Rébillard