Les frères Pablof

Nous (Les frères Pablof) sommes de grands myopes. Inquiets de notre per­cep­tion du monde, nous la met­tons au tra­vail. Dans de vrais-faux docu­men­taires, de réa­li­tés fabri­quées en fic­tions réa­li­sées, nous fai­sons dia­lo­guer les récits de cha­cun, nos petites mytho­lo­gies et nous mani­pu­lons notre per­cep­tion du réel afin que notre monde se laisse entre­voir, ima­gi­ner ou remé­mo­rer.

Mal­heu­reu­se­ment ou heu­reu­se­ment, nous ne sommes tou­chés par aucune grâce, aucun éclair de génie ; nous sommes à peu près orphe­lins de toute ins­pi­ra­tion. A chaque fois nous ima­gi­nons des labo­ra­toires, des dis­po­si­tifs pour invi­ter des gens à par­ta­ger ce qui nous occupe, à cher­cher avec nous les tenants et les abou­tis­sants des formes et des his­toires que nous allons mettre en œuvre. Ce qui se crée avec nos cama­rades « œuvriers » appa­rai­tra ou pas dans nos spec­tacles, mais c’est riche de ces expé­riences par­ta­gées que nous les pré­sen­tons.
Nous pra­ti­quons une anthro­po­lo­gie buis­son­nière, sau­vage, moins sou­cieuse de savoir, que curieuse de ce que les gens veulent bien nous dire d’eux. Après, on orga­nise la conver­sa­tion de ces paroles, avec des images, des sons, d’autres paroles, des creux et des bosses, où on l’espère, cha­cun peut se glis­ser.