Que notre joie demeure !

Habiter – Etre habité

 

 

Tant que notre joie demeure nous bâtissons des Châteaux en Espagne

« Celui que personne n’a jamais pris dans ses bras n’a jamais habité.”

Michel Serre

Note d'intention

Nous avons démarré un nouveau cycle de créations autour de l’habitat : Que notre joie demeure ! Nous souhaitons interroger ce que nous habitons et ce qui nous habite.

Le sujet est vaste, il tient plus du château de Versailles que du T1 bis et pour tout dire, nous n’avons aucune garantie que nos demandes de prêts soient acceptées.

Nous nous sommes assignés à résidence quelques temps, nous tentions d’être à demeure pour documenter cette question. Nous avons habité Oloron Sainte Marie et ses 3 vallées, nous avons également vécu dans un appartement HLM d’Auray et un autre de Saint Malo à la lisière d’un eco-quartier en construction. Maintenant nous nous essayons à différentes formes courtes d’habitats, autant de spectacles, autant de constructions qui constitueront un logement témoin de nos petites mythologies habitantes.

«  Não basta abrir a janela

Para ver os campos e o rio.  »

Fernando Pessoa

(Il ne suffit pas d’ouvrir la fenêtre / Pour voir les champs et la rivière.)

Et pourtant, beaucoup de gens nous parlent de leur intérieur bien sur, mais aussi de « leur » extérieur, nous laissent entendre que chez soi, c’est bien sur un espace avec des murs et un toit, mais aussi passer des seuils, arpenter des trottoirs, des chemins, se reconnaître dans un paysage.

Nous avons recueilli des récits d’habitats en bord de mer, en ville, dans des vallées, des habitats qui témoignent d’une grande porosité avec le jardin, la rue, le voisinage immédiat, le paysage. On habite autant des espaces publiques que privés, autant des espaces intimes que partagés

Nous préparons des pièces à arpenter en enfilade, les unes après les autres. Un chemin que l’on parcoure avec la tête et avec les jambes, du pas de la portes aux 4 murs de notre intimité, mais aussi du pas de notre porte à la place du village, au parking du supermarché, à l’arrêt de bus… « Que notre joie Demeure ! » tente de rendre compte de cette porosité entre nos pénates et leurs voisinages. Nous aimerions que le spectateur se déplace d’une pièce à une autre, à l’intérieur comme à l’extérieur et puisse se trouver des voisins et boire un rosé-pamplemousse avec eux.

Des châteaux en Espagne

 

Des châteaux en Espagne / Premier spectacle du projet, Que notre joie demeure.

 

Nous avons entamé la conversation avec trois architectes, écouté comment elle résonne dans différents intérieurs. Nous avons passé une à deux semaines avec eux. Nous avons partagé nos questions, non pas pour trouver des réponses mais essayer d’autres formulations. Nous avons rencontré également quelques habitants. Dont une habitante qui démarre un projet d’habitat participatif.

Alors nous avons commencé à faire sonner les mots qui disent l’habitat avec ceux qui nous habitent, avec une matière plane, le papier. Une matière qui trouve son relief dans les plis. Nous y avons associé des Playmobils, de la vidéo et une architecture dessinée sur un plateau noir. Nous réunissons le public autour d’une table d’architecte, comme un rendez-vous de chantier pour la présentation de projet.

La création de cette petite forme nous a offert l’occasion d’être à demeure, de nous présenter, de donner à voir ce qui nous occupe, là où nous allons déménager, poser nos cartons. Et puis elle nous a permis et nous permet encore de rencontrer des voisins en cours de route.

C’est la pièce où nous travaillons le rêve de l’habitat, l’habitat rêvé, de la cabane au fond des bois ou sous la table de la salle à manger, au modulor de le Corbusier et sa cité radieuse… Le rêve de l’habitat, celui que l’on n’a pas, que l’on va peut-être construire, acheter, dessiner.

« N’importe quel propriétaire de chat vous dira avec raison que les chats habitent les maisons beaucoup mieux que les hommes. Même dans les espaces les plus effroyablement carrés, ils savent trouver les recoins propices » Espèces d’espaces Georges Perec

N.B. :  En intérieur, si possible un lieu habité, une cuisine, un salon Jauge 25

Ma maison prend toute les positions

Ma maison.. / Deuxième spectacle du projet Que notre joie demeure ! Création prévue fin 2024

 

C’est la pièce où nous empilons les briques de soi. Où construire sa maison, c’est se construire soi. Jusqu’où rêvons-nous les contours, le squelette de chez soi (les contours de soi ?).

Et puis qu’est-ce qu’on rêve ? Le refuge, la peau, un lieu suffisamment grand pour y ranger ce qu’on accumule tout au long de la vie, toutes les extensions de soi, les traces qui nous disent, qui disent ce que l’on a été, ce que l’on sera ? Ou au contraire ce sont les murs qui disent tout ça ?

La caverne, c’est sans doute l’habitat premier, l’habitat offert, le ventre de la terre. La caverne, c’est le lieu où Platon enchaîne des hommes qui ne perçoivent du monde que les ombres projetées.

Pour tout dire, l’allégorie et la dialectique de la caverne nous importent peu. Nous n’allons pas interroger les régimes de la connaissance. Mais quand même, l’idée que dans notre maison, notre caverne, nous projetons grâce au foyer, le feu de joie, ce que nous percevons du monde ! Et pour des marionnettistes, l’idée que les ombres dialoguent avec le monde !

Et puis les premiers récits que l’on a bien voulu nous confier nous laissent à penser que l’idée de l’habitat, c’est bien plus que l’habitat.

Pour donner forme à ce deuxième spectacle, nous travaillerons dans une architecture géodésique, une sphère modulaire, composée de triangles connectés pleins ou vides, une structure habitable. C’est donc une structure qu’on peut ajourer, recouvrir, isoler. Elle peut accueillir du public. Elle permet de modifier les perspectives, les perceptions du dedans et du dehors des personnes accueillies en son sein. Et surtout, elle bouge, respire, se déplace. Nous aimerions y loger deux actrices/marionnettistes.

N.B. : En extérieur si possible une cour ou une petite place-Jauge 50.

Grattes ciels

Grattes ciels / Troisième spectacle du projet Que notre joie demeure ! Création prévue novembre 2024

 

Un immeuble en coupe, une maison de poupée façon New-York, des tas d’appartements et autant de façon d’habiter sans dessus-dessous. Imaginez fenêtre sur cour sans la cour, des habitats vécus, subis ou choisis, des voisinages heureux, insupportables, à désespérer de nos frères et sœurs « humains trop humains » ou au contraire rassurants par ce qu’ils laissent entendre de nos faiblesses communes.

Habiter chez soi ? Chez nous ? Chez vous ? Chez les autres ? Et si les murs sont bien plus que des murs, ceux-là sont tellement hauts qu’ils doivent dire bien plus que la surface qu’ils occupent au sol.

Cette troisième forme n’a pas encore une scénographie claire, nous posons seulement des contraintes simples, une forme en vision frontale, des fenêtres pour voir dehors et dedans, des spectateurs face à ces récits de voisinages, comme témoin, écoutant derrière la porte, scrutant par les ouvertures les histoires des voisins.

NB : Un espace public fermé-salle des fêtes- plateau de théâtre-gymnase – jauge 25

La fête des Voisins

La fête des voisins / un espace plus qu’un spectacle pour picorer seul ou à plusieurs des récits / Création prévue novembre 2024

 

Une table est dressée, dehors, dans un hall, sur un parvis, dans une cour ou un vestibule. Une table avec du rosé pamplemousse en cubis, du jus de pomme en brique et des assiettes de chips…

Autour, des petits espaces pour entendre, voir, entrevoir des récits qui n’ont pas trouvé place dans les trois formes précédentes mais qui peuvent être picorés sans modération entre deux discussions, une chips et un verre. Ces capsules sonores ou vidéo se regardent ou s’écoutent seuls ou en tout petit comité. Sur un transat, face à une télé, dans une minuscule tente, dans un cabanon de jardin…

N.B. : n’importe où-Un espace entre trois pièces pour jouer les mondanités – Jauge 50 Voisins

Equipe et partenaires

Equipe

Alice Millet , Charlotte Cabanis, Jean-Louis Ouvrard, Raoul Pablof, Stéphane Pablof, Christophe Piret, Emilie Pelletier, Laurence Pelletier… (en cours).

Nous sommes restés quelques temps sur le perron, hésitant à nous introduire par la fenêtre ou par la porte. Et puis nous avons décidé de voir de quel béton on se chauffe, alors nous sommes allés rencontrer des architectes.

l’agence PLYS et le cabinet de Gwenola Gicquel

Eclaircir avec eux, quelle taille la porte, quelle taille la fenêtre, quelle taille les ouvertures sur le monde.

Nous nous sommes immergés entre mer et montagne, trois territoires que nous avons arpenter et que nous arpentons encore pour réunir différentes façons d’habiter. Beaucoups de femmes et d’hommes se sont raconter

Production

16 rue de Plaisance

Co-production et Partenaire

Espace Jéliote Centre National de la Marionnette Oloron sainte Marie 64 -Centre culturel Athéna Scène conventionnée marionnettes Auray 56 – Coef 180 Collectif d’artistes Saint Malo 35 / Département d’Ille-et-Vilaine-Agora Le Rheu et le lycée Théodore Monod 35 – MJC de Pacé et le Sabot d’Or Saint Gilles 35 – Au bout du Plongeoir et le site expérimental en architecture – Thorigné-Fouillard 35 – L’hôpitau la chapelle sur Erdre 44 – Grain de Sel Séné 56

DRAC Bretagne

A vivre

 

Plan de Masse et contraintes techniques

Jauge 100 – Durée 1H30

Attention : Le plan de masse ci-dessous n’a aucune valeur contractuelle !

Le public est divisé en 4 groupes distincts, qui circulent dans cette enfilade de pièces.
Les pièces se jouent simultanément, Ma maison prend toutes les positions deux fois, Gratte-Ciels et Des

Châteaux en Espagne 4 fois. La fête des voisins est en libre-service. Chaque pièce peut être diffusée seule.

 

Les dates

Hors-d’œuvre

Que notre joie demeure, un travail à temps plein…

Nous avons commencé.  Dans un premier temps nous avons arpenter notre carnet d’adresse pour passer du temps avec des architectes, l’agence PLYS et le cabinet de Gwenola Gicquel, à Rennes au printemps 2022. Puis nous avons commencé à Oloron Sainte-Marie et à Auray, pas très loin de la mer et dans le piémont pyrénéen. Avec […]