La vie en ligne – projet de création : eX-time
LA VIE EN LIGNE
eX-time
Au Centre culturel du Coglais-Montours Les Portes du Coglais (35)
Le 30 Mars à 14h30 et le 31 Mars à 20h30.
Au Triskell à Pont l’Abbé (29) – Le 5 Avril à 20h et le 6 Avril à 10h et 20h
Note d’intention…
La vie en ligne ou comment Dali aurait pu parler avec Dolto du homard,
du téléphone et de l’écran ?
Les Frères Pablof sont nés autours des années 70, un peu avant et un peu après les premiers pas d’un homme sur la lune. Ils ont fait leurs premiers pas dans l’univers numérique grâce au TO7 ou même au MO5 ; voire au collège, en atelier informatique, avec une calculette programmable. Raoul et Stéphane seraient des dinosaures de la vie numérique. Pendant leur poussée d’acné juvénile, pas de chatroom donc, ni de réseaux sociaux qui gazouillent, pas d’échanges numériques instantanés, pas de données cellulaires ni de code wifi… A peine le minitel et ses téléphones roses, les téléphones à cadrans ronds qui cliquettent.
Avec ou sans ordinateurs et téléphones cellulaires les relations des ados sont mystérieuses, espérons que les nôtres l’étaient tout autant pour les adultes qui avaient le bonheur de nous fréquenter : les ados sont des homards dans un panier de crabes.
Résumons…
Ils sont donc des homards en pleine mue, sans carapaces, mous et vulnérables.
Ils parlent un volapük dont nous serions bien en peine de traduire le moindre mot.
Mais en plus ils s’amusent de Facebook, de twitter, des jeux en ligne, bref des NTIC (comme on a pu dire au mitant des années 80) et se construisent une vie dans des lieux qui nous sont parfaitement (bon c’est exagéré), pas parfaitement mais largement méconnus !!!
Alors voilà, les Frères Pablof se proposent d’explorer cette vie en ligne, cette vie à la ligne, cette ligne de vie numérique, dont la longueur sur la paume de la main se calcule en octets et s’écrit en binaire. Un peu déroutés quand même, ils imaginent que ces relations, même dans un espace virtuel, sont tout à fait réelles. Un espace dit virtuel mais un espace social, dans lequel on se montre et dans lequel on choisit les images que l’on donne à voir de soi : sa photo de bébé, un avatar qui ressemble à un super héros, la figure d’un signe astrologique chinois, peut-être les trois en même temps ou simultanément. Un espace qui laisse fantasmer celui qui regarde : « qui est cet individu, ce Dragon rugissant, si mignon dans son pyjama rayé avec ses yeux de biches et son nounours à la main et si mystérieux dans son masque de Batman ? »
On se souvient de nos correspondants d’antan, l’inquiétude la première fois où on les a rencontrés en vrai. C’est la même lorsqu’il s’agit de correspondant numérique ? Et si on rencontre quelqu’un dans la rue, est-ce que nos relations seront différentes avec des écrans ?
« C’est pourquoi rencontrer in real life (dans la vrai vie) les personnes que nous rencontrons par écran interposé est une nouvelle épreuve de réalité que ces technologies nous imposent. La relation en présence physique n’est pas plus « réelle » que la relation médiatisée par le numérique, mais elle est assurément moins déréalisante. » (S . Tisseron)
C’est dans cet espace incontournable de la vie en ligne que Raoul et Stéphane vont fabriquer leur Théâtre, c’est dans ces contours flous qui brouillent notre perception du réel qu’ils questionneront ce monde virtuel. Un espace à la fois public et privé où les ados cherchent des coins d’intimité. En quelque sorte un espace d’intimité publique.
2017
Résidences ; Au collège de Pont l’Abbé du 16 au 27 janvier avec Très tôt Théâtre A Insinzac Lochrist du 13 au 19 février Au Centre Culturel Athéna à Auray du 20 au 28 février Au Triskell à Pont l’Abbé du 8 au 21 Mars.