un projet d’évasion ‑titre provisoire-

UN PROJET d’E­VA­SION

- titre pro­vi­soire-

- Recherche en cours -
Texte, Théâtre d’ob­jets

illus­tra­tion : fresque Helen Bur (détails)

Nou­veau sujet de recherche : l’é­va­sion dans tous les sens du terme
Mots clefs : s’é­va­der — par­tir ailleurs — rêver d’ailleurs — en quête d’un monde nou­veau — l’in­ven­ter — sor­tir du nid — auto­no­mie — zone d’au­to­no­mie …

Mes axes de tra­vail de fond s’ar­ti­culent autour des notions de pay­sage, enfance et recherche, je pro­pose de les mettre au labo­ra­toire avec un sujet trans­ver­sal : l’é­va­sion.

S’é­va­der c’est quit­ter un ter­rain clos, trou­ver une brèche où se fau­fi­ler pour une aven­ture libre, c’est s’af­fran­chir de contraintes pen­dant un moment, c’est prendre la déci­sion de vivre autre chose ailleurs, avoir la curio­si­té et l’au­dace de tour­ner la tête, d’ou­vrir les yeux sur d’autres pay­sages. C’est le pre­mier acte de la vie, la sor­tie du ventre :c’est la pre­mière éva­sion… Une belle éva­sion est une déci­sion réflé­chie et pré­pa­rée, seul.e ou accompagné.e.

S’é­va­der c’est par­tir, c’est cou­rir, c’est phy­sique. C’est aus­si mar­cher à tâtons, se faire dis­crète et pouf­fer de rire sans se faire entendre, c’est res­pi­rer un grand coup.

S’é­va­der c’est aus­si rêver, ima­gi­ner une autre vie, une autre réa­li­té, c’est jouer à faire comme si. Ça peut être un beau voyage inté­rieur, aus­si.
Cette notion d’é­va­sion m’in­ter­pelle pour ce qu’elle dégage d’une quête d’a­ven­ture, c’est une réponse à la néces­si­té de bou­ger.

Je suis cer­taine que ce sujet peut ras­sem­bler dif­fé­rentes approches comme un pivot, ou base d’ex­pé­ri­men­ta­tion sur plu­sieurs aspects : scé­niques, dyna­miques, dra­ma­tur­giques, fic­tion­nelles… en s’ap­puyant sur dif­fé­rentes ‘écri­ture : for­mats courts, vignettes, pho­to­grammes, séquence, mou­ve­ments, impul­sion,…

J’en­vi­sage le texte comme un des maillons fort de cette rela­tion entre l’œuvre et le public. Une porte d’en­trée faci­li­tant la lec­ture d’un pro­pos. J’ai une grande admi­ra­tion pour les auteur.ices, et leur capa­ci­té à poser des mots, les bons et dans le bon sens.
Dans mon tra­vail, la fic­tion est un sésame incon­tour­nable, c’est un moyen détour­né d’a­bor­der un sujet de fond, d’au­tant plus dans le rap­port au jeune public, pour lequel je tra­vaille spé­ci­fi­que­ment. Je suis sen­sible aux formes d’é­cri­tures très contem­po­raines que j’aime nom­mer poème dra­ma­tique, croi­sant un tra­vail exigent sur le verbe, l’i­mage, les sen­sa­tions et le che­mi­ne­ment d’une pen­sée agis­sante.

Les pre­mières recherches se feront au pla­teau avec, pour sup­port nar­ra­tif, de très courts textes de Simon Diard. C’est impor­tant pour moi de m’ap­puyer sur texte théâ­tral pour ces recherches car cela pose un cadre de récit, un contexte sur lequel rebon­dir.

J’ai choi­si de pro­po­ser cette nou­velle aven­ture à Simon Diard, c’est un auteur dont je suis le tra­vail depuis long­temps. Je trouve que c’est un auteur qui est dans une dyna­mique de recherche poé­tique qui me parle. Son écri­ture est visuelle, presque ciné­ma­to­gra­phique et sou­vent ancrée dans de sublimes pay­sages, il tra­vaille éga­le­ment sur des espaces de fic­tions simul­ta­nées (espace concret/espace men­tal). Ses pre­miers textes sont publiés aux édi­tions­Théâtre Ouvert coll.Tapuscrit et sa der­nière pièce Foot­bal­leur – ce qui va m’ar­ri­ver est en moi aux édi­tions Petits Pièges — 2025

Pay­sages d’ob­jets
Au même titre que le ciné­ma ou la bande des­si­née, le théâtre d’ob­jets per­met de varier les points de vue et de créer des effets de plans larges, tra­vel­ling, gros plans, zoom, sen­sa­tion de ver­tige… A par­tir de la dimen­sion sym­bo­lique des objets et des matières, on va plus loin que le simple tableau ou maquette, on lui apporte une épais­seur poé­tique, comique, dra­ma­tique…
Cette recherche va se concen­trer sur cette ques­tion de va et vient d’un espace à un autre :
Espace géo­gra­phique et ima­gi­naire ou men­tal — Dans le fond et dans la forme — Du récit au cœur de l’ac­tion. Il sera aus­si ques­tion d’un tra­vail sur la vitesse, d’ac­cé­lé­ra­tions ou de ralen­tis­se­ments, de déclic, impul­sions… de plans large, gros plans , effets de zoom… Et de chan­ge­ment de point de vue – chan­ge­ments d’axes champ, contre champ, hors champ.

Eva­sion : dis­pa­raître pour appa­raître ailleurs
« Si on part du prin­cipe que rien ne dis­pa­raît, que tout se déplace, il suf­fit que le sujet se mette en mou­ve­ment dans une direc­tion, jusque là où on ne la per­çoit plus. Ça ne dis­pa­raît pas, jamais, c’est tou­jours là, mais ailleurs. » On m’a trou­vé gran­die de Valen­tine los­seau – magi­cienne cie 14:20.
L’é­va­sion est le sujet numé­ro 1. C’est une magni­fique situa­tion de départ théâ­trale. J’ai hâte de me mettre au tra­vail en recherche d’apparitions/disparitions, dépla­ce­ment d’ob­jets suite à la for­ma­tion que j’ai sui­vi au Cnac en Magie Nou­velle «  écri­ture magique » cet hiver. C’est un pro­lon­ge­ment fort de mon tra­vail sur l’ob­jet.
A par­tir de tech­nique simple, assez arti­sa­nale, on peut créer tout un tas d’ef­fets magiques, qui vont nour­rir la dra­ma­tur­gie, et ampli­fier les per­cep­tions et les res­sen­tis à l’ins­tant de la repré­sen­ta­tion. La magie est une émo­tion, une valeur ajou­tée au théâtre.

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