À propos

Parcours / Biographie

Fanny Bouffort © vinnyvm

Petite, j’ai com­men­cé par dan­ser. Dans le milieu des années 80, je suis tom­bée dans l’ébullition du tis­su asso­cia­tif, j’y découvre le des­sin, la danse contem­po­raine, puis le théâtre grâce à des gens pas­sion­nés et pas­sion­nants.

Année 2000, arri­vée à Rennes après le Bac, je me lance dans l’aventure uni­ver­si­taire dans la sec­tion Arts du Spec­tacle – Théâtre. Je m’intéresse plus par­ti­cu­liè­re­ment à l’histoire de l’art, l’analyse fil­mique et dra­ma­tur­gique, je goûte avec plai­sir à l’aspect théo­rique et socio­lo­gique, je dévore quan­ti­té de spec­tacles, je cours d’ateliers en stages, de créa­tions col­lec­tives en béné­vo­lat de fes­ti­vals…

Pen­dant cette période bouillon­nante, je fais quelques ren­contres déci­sives qui teintent encore ma pra­tique théâ­trâle : Serge Tran­vouez, Kat­ja Fleig, Claire Ingrid Cot­ten­ceau, Jo Lacrosse, Gyo­hei Zait­su…

Je com­mence à tra­vailler très jeune en com­pa­gnie pro­fes­sion­nelle, auprès d’une jeune com­pa­gnie ren­naise (Cie Fel­mur diri­gée par Gwel­taz Chau­vi­ré). Je découvre les textes contem­po­rains de Fass­bin­der, Phi­lippe Malone, Sonia Chiam­bret­to, ain­si que le tra­vail d’équipe, la rela­tion à la mise en scène. Petit à petit, mon hori­zon artis­tique s’élargie grâce à dif­fé­rentes ren­contres avec d’autres metteur.es en scène, je ren­contre Marie Bout (Cie Zus­vex) qui m’invite à rejoindre son tra­vail sur le théâtre d’objets, bouf­fon, théâtre bur­lesque. J’apprends en fai­sant, dans le concret de la pro­fes­sion et des réa­li­tés du ter­rain.

Ain­si, mon par­cours oscille entre créa­tions au sein de jeunes com­pa­gnies et for­ma­tion conti­nue. Je suis une inter­prète curieuse et à l’écoute de mes besoins, je construis au long cours ma comé­dienne, pro­fi­tant de mul­tiples stages AFDAS pour déve­lop­per mes propres outils. Je me dirige sur­tout vers des for­ma­tions cho­ré­gra­phiques pour tra­vailler ma comé­dienne en lien avec les notions de pré­sence cor­po­relle. La danse buto est une ren­contre forte dans mon par­cours de for­ma­tion, je me forme pen­dant plu­sieurs années auprès de Mit­suyo Uesu­gi, Yumi Fuji­ta­ni, Car­rey Jef­freys puis Gyo­hei Zait­su.

Je suis aus­si très atta­chée au texte théâ­tral, et j’assiste aux pre­miers bal­bu­tie­ments de textes adres­sés spé­ci­fi­que­ment au jeune public auprès de Syl­vain Levey, ain­si que de jeunes auteurs contem­po­rains auda­cieux, tel quel Simon Diard, qui défendent avec enga­ge­ment de nou­velles formes de lit­té­ra­ture théâ­trale. Je me forme aus­si à la mise en scène grâce à des ate­liers de créa­tion au Théâtre du Cercle à Rennes, où dif­fé­rents pro­jets de créa­tion col­lec­tives ont vu le jour.

2013, voi­là dix ans que je suis comé­dienne, et mon par­cours prend alors un virage. Riche de toute cette expé­rience d’interprète, je décide de mener un pre­mier pro­jet de mise en scène, en ques­tion­nant ma propre recherche, croi­sant le texte, l’objet et le corps et en me pla­çant au cœur des pro­blé­ma­tiques de pro­duc­tion et dif­fu­sion.

Ma pre­mière créa­tion 20 à 30 000 jours voit le jour en octobre 2015 à Rennes dans le cadre du Fes­ti­val Mar­maille. Ce spec­tacle se situe à la croi­sée du récit, du théâtre d’objets ou pay­sage d’objets et est fon­da­teur dans ma démarche, il me per­met d’explorer libre­ment mais aus­si de bor­ner mon ter­rain de recherche, et de m’a­dres­ser à tous les publics.

L’Appel du dehors ma deuxième créa­tion sort en octobre 2019, elle est lar­ge­ment sou­te­nue par des lieux et ins­ti­tu­tions en Bre­tagne et rayonne petit à petit au niveau natio­nal dans des salles et fes­ti­vals à la fois réfé­ren­cés dans le jeune public et le théâtre d’objet. Mon tra­vail s’af­firme dans une recherche autour de la notion de pay­sages d’ob­jets, s’ap­puyant encore une fois sur une écri­ture théâ­trale forte et sin­gu­lière.

Un nid d’oi­seau dans les che­veux (2021), Dépla­cer les Mon­tagnes (2024) et De L’or au bout des doigts (2024) sont les der­nières créa­tions qui ont vu le jour.

Ces créa­tions sont le fruit d’une col­la­bo­ra­tion étroite avec Lil­li­co, scène conven­tion­née Art, Enfance et Jeu­nesse à Rennes, qui m’a pro­po­sé de m’accompagner en pro­duc­tion délé­guée de 2014 à 2024 sous la direc­tion de Chris­telle Hunot. Cette expé­rience m’a for­mée et m’a fait décou­vrir les méandres du tra­vail sou­ter­rain en pro­duc­tion, en me déles­tant de ses com­plexi­tés opé­ra­tion­nelles. Je res­sors forte de cette expé­rience, et mature sur ces ques­tions de pro­duc­tion. Cette expé­rience aux côtés de Lil­li­co m’ancre dans une exi­gence où la dimen­sion artis­tique est matière pre­mière pour mettre des mots et me défi­nir en tant qu’artiste.

Je rejoins en 2024 le col­lec­tif 16 rue de Plai­sance, consti­tué de 4 artistes à la croi­sée du spec­tacle vivant et des arts plas­tiques : Benoît Sicat, Gwe­naëlle Rebillard et les frères Pablof.

Mon par­cours d’artiste se construit à l’intuition, avec une atten­tion exi­geante por­tée sur la jus­tesse et l’authenticité de mes choix, dans le but d’assurer la mise en place de ce tra­vail dans de bonnes condi­tions. Et bien sûr, avec au centre une grande envie de créer et de par­ta­ger mon tra­vail artis­tique avec le plus grand nombre des plus jeunes aux plus aguer­ris. C’est un moyen pour moi, de me posi­tion­ner dans la socié­té, de défendre un point de vue sur des ques­tions exis­ten­tielles et de les par­ta­ger pour faire naître le débat.

Fan­ny Bouf­fort
Août 2024