Le grand saut

Le grand saut

Une résidence de territoire avec Mima à Mirepoix

Credit Mima

A Mirepoix, sur le seuil.

A Lorient, nous avons rencontré des adultes, des adolescents, ils nous ont dit leur place à table et pour certain, leur place aux tables. Ils ont attiré notre attention sur le seuil, sur le fait que parfois la famille se joue entre deux portes. Ils nous ont rappelé qu’à l’adolescence, nombres tempêtes agitent les crânes de nos chères têtes blondes (ou pas blondes…). Et ça n’est pas sans mal pour les gens qui ont le malheur de se trouver là, au moment de ces péripéties météorologiques.

Se séparer de l’enfance, c’est souvent prendre de la gîte entre amour et haine, fantasme de meurtre et nostalgie de la fusion. Alors, cet intense débat pour la conquête de l’autonomie trouve son théâtre au sein de la famille.

Adolescent (et cette époque floue peut durer longtemps), nous sommes à la veille du grand saut, au bord de quitter la famille, de rompre un attachement qu’on ne comprend pas bien.

 Le grand saut, c’est aussi être sur le point de quitter sa maison, quitter son pays, son quartier, ses amours, des paysages, des lieux, des gens qui nous sont familiers. On peut se trouver sur le seuil pour tout un tas de raisons : entrer à l’hôpital, sortir de prison, déménager, chercher un travail loin de chez soi, ne pas oser rentrer chez soi, s’affranchir du giron familial, s’exiler et n’être pas tout à fait arrivé, tomber amoureux, s’enticher d’une nouvelle maison et bien d’autres encore. Bref, c’est être au bout du plongeoir !

A Mirepoix, nous aimerions interroger des adultes et des adolescents sur ce seuil entre l’exploration et l’attachement.

Nous ne connaissons pas notre père, Igor Pablov. A nos yeux il est devenu notre Oncle d’Amérique. Il s’est tenu sur le pas de la porte toute sa vie, semble-t-il. Peut-être que d’explorer les récits des gens sur leurs vestibules familiaux, nous informera sur cette figure fantasmé.